XVIII audience du procès contre 25 manifestants pour dévastation et
pillage. Examen et contre-examen du témoin Zazzaro, dirigeant de la
central opérationnelle pendant le G8, et du témoin Marco Preve,
journaliste qui a suivi le parcours de certains manifestants depuis
Piazza Paolo da Novi. L'odyssée sur les vidéos n'est pas finie.
Avec l'audience d'aujourd'hui, on aborde l'examen (et le contre-examen correspondant) des témoins de l'accusation. Dans les audiences d'aujourd'hui et de demain, il est prévu d'écouter 4 témoins: Pasquale Zazzaro, qui à l'époque dirigeait le Bureau de Prévention Générale et Spéciale de Genes et responsable de la Centrale Opérationelle de la police de Genes; Marco Preve, journaliste chez "La Repubblica" qui le matin du 20 juillet 2001 a suivi le parcours d'une partie des manifestants depuis Piazza Paolo da Novi; Costantino Muscau, journaliste du "Corriere della Sera", qui aurait suivi lui aussi le parcours d'une partie des manifestants depuis Piazza Paolo da Novi; Giacomo Amadori, journaliste chez "Panorama", avec le meme parcours.
Aujourd'hui, 21 septembre, c'est le tour de Zazzaro et Preve. Pasquale Zazzaro a montré de se rappeller très bien l'organisation de la salle opérationnelle, mais très peu sur un quelconque contenu des communications radio des forces de l'ordre, ni des chaines de commandement (qui est responsable de qui, n.d.t.). L'incertitude des réponses semble montrer un manque générale de mémoire, volontaire ou pas.
Il est convoqué aussi pour l'audience de demain 22 septembre, pour qu'il emmène la liste des personnes présentes à l'intérieur de la salle opérationnelle et le DVD contenant les enregistrements INTEGRAUX des communications sur la fréquence radio nommée "Ordre Publique" (une des fréquences de communication radio utilisées à l'époque du G8: les ordres et les mouvements des forces de l'ordre y sont passés pendant ces jours-là. Jusqu'ici, on s'est basé sur les brouillons des communications, c'est-à-dire sur les transcriptions sommaires des communications résumées arbitrairement par le personnel du bureau de Zazzaro lui-meme. La défense s'est opposé à l'admission des brouillons, mais l'admission de parties intégrales des enregistrements considérés importants ne devrait pas rencontrer de problèmes particuliers.
Marco Preve a commencé son témoignage par les événements de Piazza Paolo da Novi et de Corso Torino, jusqu'à l'arrivée de petits groupes de manifestants poussés vers piazza Tommaseo par les charges e par les lacrimogènes de la police et des carabiniers. Sa déposition a été interrompue par la vision des vidéos que l'accusation voulait utiliser pendant l'examen du tèmoin, ce qui a ouvert à nouveau la discussion sur l'utilisation des vidéos.
La défense proteste ne pas connaitre à l'avance les vidéos qui vont etre utilisées par l'accusation et la non-pertinence des vidéos présentées par l'accusations, dans la majorité desquelles le role du témoin n'est pas évident. Sans compter que, en montrant les vidéos pour que le témoin se rappelle de quelque chose, on en "dirige" la mémoire.
La discussion s'est poursuivi longtemps, et l'audience s'est close sur un accord de base qui oblige l'accusation à présenter suffisamment à l'avance une liste des clips qui seront montrées, sans en aucune manière mettre en cause l'admissibilité de telles vidéos et, après le consensus des parties, à en permettre l'utilisation pendant l'examen des témoins.
Il reste à déterminer les implications de cet accord du point de vue de la défense, et si la question de pertinence sera réouverte ou pas (pour qu'elle soit "pertinente par rapport à un temoin", une vidéo doit raconter un événement où le témoin est matériellement concerné où bien doit etre réalisée par le témoin lui-meme; en cas contraire, on ne comprend comment une vidéo pourrait etre significative pour une personne non concernée en ce que la vidéo raconte; bien sur, on parle de pertinence par rapport au témoin et non pas au procès en général).
Franchement, pour un non-juriste la situation est très embrouillée. On renvoye aux prochains résumés pour un cadre plus claire du problème et des solutions qui seront proposées et déliberées par le tribunal.
Marco Preve a été convoqué pour continuer son témoignage demain 22 septembre.
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